Le capitalisme assisté (bis)

La Fed continue ses injections sur le marché des repos et l’on en vient à s’interroger si elles ne vont pas se pérenniser. Le comportement du marché monétaire est devenu déroutant à la suite d’une décennie d’expérimentations monétaires sans précédents qui ont distordu le système financier, et la Fed n’a pas d’autres ressources que d’improviser devant ce qui reste inexpliqué. Ne trouvant au mieux pour le faire qu’un cocktail de facteurs qualifiés de « techniques » additionnés d’un zeste d’actualité moyen-orientale.

La Fed avait effectué ses calculs et pensait que les banques disposaient d’assez de réserves pour être autonomes. Sous les effets de ses opérations de quantitative leasing (QE), ces réserves avaient explosé puis s’étaient rétrécies pour finalement représenter le montant substantiel de 1.300 milliards de dollars. 1.000 milliards étant affectés au respect de la régulation financière et aux exigences en matière de liquidité, il restait un coussin de 300 milliards de dollars de réserves pour absorber les chocs, qui devait suffire avait-elle estimé. C’était du doigt mouillé et cela ne s’est pas révélé suffisant.

Pour l’expliquer, la Fed a avancé une explication reposant sur la concentration des réserves dans un nombre réduit de banques au détriment des autres. Et, comme à l’accoutumée, ses responsables pris par surprise n’ont pas trouvé d’autre solution que de noyer le problème. La mégabanque JPMorgan ayant depuis exprimé sa crainte que « cette sorte de volatilité persiste », la Fed pourrait faire une habitude de ses interventions sur le marché des repos. Confirmant s’il en était encore besoin que le capitalisme est devenu assisté.

Mario Draghi vient à sa manière de le souligner dans le Financial Times en annonçant que la BCE pourrait devoir maintenir une politique monétaire très accommodante pendant une période prolongée si la politique budgétaire ne prenait pas le relais. Or elle n’en prend pas vraiment le chemin…

Une réponse sur “Le capitalisme assisté (bis)”

  1. Comment ? On nous aurait menti ? Les vrais assistés ne seraient pas ceux que notre cher gouvernement désigne à la vindicte populaire ?

    Que Saint-Chirac patron des honnêtes gens nous vienne en aide !

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